EXPOSITION TEMPORAIRE

Art vers la reconciliation

2000-01-05 - 2000-12-31

Présentation

Exposition internationale qui aborde la relation de l’art avec la construction d’un monde en paix et ce qu’il peut nous apporter.

‘Il a été très peu écrit sur art et réconciliation; cette exposition est peut être la première qui traite du sujet sur une base internationale

 

L’agression, la belligérance, la guerre et la violence ont prouvé être des formes précaires de règlement des conflits.

Cependant, la réconciliation garantit une paix autrement plus positive que cette “paix” qui surgit des atrocités de la guerre. Cette assertion devient de plus en plus évidente pour une bonne partie des habitants de la planète. Mais les systèmes dans lesquels nous vivons sont comme de grands transatlantiques qui vont fatalement sur leur erre à la collision, la manœuvre du navire paraissant ne jamais pouvoir en corriger le cap.

La période du réalisme, la critique sociale, les nouvelles images de l’homme, commencent à introduire un type d’art –figuratif et abstrait, expressionniste et réaliste— plein de compassion, faisant preuve d’une capacité élevée d’entente et de compréhension. Dans ce dialogue les œuvres sur papier au sens large, et plus particulièrement les gravures, revêtent une importance exceptionnelle donnant lieu, tant au plan individuel que de manière cumulative aux manifestes les plus forts qui aient été produits autour de la société. Dans certains cas, provoquant un conflit entre l’artiste et les autorités.

L’histoire de la répression et de l’exclusion se répète dans l’Allemagne nazie, en l’Espagne et dans l’Italie fasciste, en Roumanie, en Russie, en Afrique du Sud avec son Apartheid, au Tibet sous la domination chinoise (et en Chine sous sa propre domination, soit dit en passant), puis sous Nixon aux Etats-Unis. Elle continue à exister de nos jours en de nombreux points du globe, soit de manière explicite à travers interdictions officielles, censure, emprisonnements, soit en catimini par des suppressions d’aide, en soustrayant les œuvres d’art au regard du public, etc.

 

Certains artistes s’exilent. D’autres vivent des périodes de guerre, d’oppression et de violence extrême. Et quelques-uns sont des observateurs au regard acéré, défenseurs de la condition humaine, profondément préoccupés de ce que leurs yeux voient. Les artistes font partie d’un mouvement de confluence humaniste qui nous permettra de faire avancer notre connaissance de la réconciliation.

Presque à coup sûr, on dira du siècle présent que sa forme artistique la plus achevée, et en dernière instance probablement dominante, aura été l’humanisme, sensible et réceptif à la condition humaine. Et, comme je dis, un humanisme qui nous aidera à nous rapprocher de la réconciliation avec nous-mêmes et avec la planète sur laquelle nous vivons.

Cette exposition identifie un certain nombre de sources, lesquelles font jaillir des courants qui commencèrent il y a longtemps à grossir en se transformant en petits affluents, et finissent au moment où j’écris ces lignes, par converger et former des rivières. Ces confluences aident à mieux comprendre la notion de la dignité humaine et de réconciliation. On n’est pas surpris qu’elles commencent à couler de théâtres de guerres, d’apartheid, de racisme, de puissance coloniale, de génocide, d’intolérance sociale et religieuse, mais également de lieux en relative quiétude. Cette exposition retrace un voyage sur la carte des idées, une fois que la rivière se forme à Gernika, Berradiskidetzerako Gernikako itsasadar bidea. Pour que le chemin de la réconciliation passe par la ria de Gernika.

Elle fut créée par des artistes qui la ressentait profondément et dont l’art commence à offrir des rampes de lancement pour aborder des thèmes tournés “vers la réconciliation”. Artistes de Chine et du Tibet, africains, indigènes et afrikaners, mais aussi basques et espagnols, basques et allemands, afro-américains et américains d’origine caucasienne, australiens aborigènes et d’origine européenne, participent à cette exposition ainsi que des artistes autrichiens, allemands et britanniques. L’intention, telle que je la comprends, consiste à sélectionner les œuvres évocatrices d’intérêts particuliers (qui prendront une valeur universelle) et qui, de manière cumulative, aideront à couvrir une nouvelle étape sur le chemin pour aller vers une plus grande compréhension de la réconciliation.

William Kelly

Contact

zuzendaritza@bakearenmuseoagernika.eus