Mémoires de pierre et d’acier. Les monuments aux victimes de la Guerre civile espagnole et du franquisme au Pays Basque

Récupérer l’histoire et la mémoire des victimes républicaines de la Guerre civile espagnole est devenu au cours de la dernière décennie une dynamique inéluctable au Pays Basque. Parmi les multiples témoignages de cette récupération de la mémoire encouragée par plusieurs instances politiques, organisations des droits de l’homme, associations et descendants, les nombreux monuments érigés sur l’ensemble du territoire basque occupent une place prépondérante.

L’érection d’un monument est le résultat d’un processus complexe et laborieux au cours duquel apparaissent des visions opposées, parfois conflictuelles, de l’histoire, de la mémoire et du message à faire passer. Dans ce cadre, la présente exposition produit par la Fondation Musée de la Paix de Gernika après la recherche faite par le professeur à l’Université de Bordeaux Jesús J. Alonso Carballés, vise à rendre compte précisément de ce processus mémoriel engagé déjà pendant la guerre, à analyser les revendications mémorielles des différentes périodes, les différentes propositions artistiques et les approches esthétiques et sculpturales, sans oublier la réception ultérieure du monument.

Même si l’exposition prend en compte ces trois dimensions et ces trois temps des monuments, son axe central s’articule autour du processus de création et édification du monument, de sa matérialisation et son intégration définitive au paysage dans un espace donné, ainsi que de sa disparition ultérieure comme dans le cas des monuments érigés sous le franquisme.

Fondée sur une étude historique exhaustive préalable, l’exposition vise à restituer aux monuments leurs origines, la propre histoire et mémoire de leur construction, de la conception à l’exécution, leur évolution et même leur disparition ultérieure ou métamorphose.